Nouvelle Enéide
1910. Dans l’espace charnière d'Ellis Island au large de New York. Ils arrivent.
Ils viennent de loin avec un bagage à la fois léger et alourdi par l’exil, l’arrachement à leur pays, à leur langue, à leur histoire…
Ils vont se croiser, s'aider, s’aimer, le plus souvent sans rien se dire, si ce n’est par un regard, le frôlement des corps, l’inflexion d’une voix…
Le temps d’une pose pour la photographie, le temps d’une nuit passée dans ce no man’s land, les personnages vont se révéler à eux-mêmes, se libérer de leur vie d’avant, s’émanciper pour pouvoir vivre encore…
A travers ce récit au style magnifique, entre prose et poésie, une sorte d'incantation, de chant à la gloire de ceux qui tentent de recommencer la vie ailleurs, Jeanne Benameur donne à la masse informe et anonyme que forment les migrants dans les discours des uns et des autres : un nom, une histoire, des rêves… Son écriture est solaire, positive, pleine même pour dire le manque, ardente pour décrire le désir, l’ambition, la vie devant soi.
Une lecture forte, qui nous interpelle au plus profond et appelle ceux qui avant nous ont modifié la géographie de nos vies...
COUP DE CŒUR DES LECTEURS - Karine J
Ceux qui partent, Jeanne Benameur, éditions Actes Sud, 21 août 2019, 336 pages, 21 €
ISBN 978-2-330-12432-8