Refuge
C'est un endroit secret, que personne ne connaît, ou pas comme nous. C'est le refuge pour les jours de doute, de lutte, de fuite.
Là où les parfums de l'enfance affleurent, là où l'on respire les rires de l'adolescence. Là où l'on se cache quand plus rien ne va, même si ça ne dure pas, on le sait bien que ça ne durera pas, mais cette trêve, cette parenthèse est tout ce qui reste.
Un livre peut aussi faire cet effet-là. La première fois que j'ai lu Olivier Adam, je fêtais mes 25 ans. Une amie m'avait offert À l'abri de rien.
J'ai été bouleversée. Renversée serait presque plus juste. Ensuite, de lui, j'ai tout aimé, même quand les livres m'emmenaient moins loin : la folie, l'amour, les paysages, le vent iodé et la mer qui vient frapper les roches.
J'ai aimé la mélancolie et l'humour, la dérision et le désespoir, les personnages si beaux dans leurs failles, leurs maladresses.
Les Roches rouges raconte deux âmes brisées, qui viennent se réfugier au bord des vagues. Qui savent que pas grand-chose ne peut les sauver, qu'elles risquent de se fracasser contre les roches. Mais vivre désespérément, plutôt que désespéré...
Une escale, un refuge. Une belle lecture...
Belle soirée dans les livres, en attendant le bruit de la mer...
Les Roches rouges, Olivier Adam, R Jeunes adultes, 4 juin 2020, 240 pages, 17,90 €