Portrait de Gaëlle Nohant
Gaëlle Nohant nous accompagne pour ce 46ème jour du calendrier de l'avant... Nous avons fait connaissance virtuellement à travers ces portraits avec des gens qui lisent, et elle a généreusement répondu à nos trois questions : le premier livre dont je me souviens, le livre qui m'accompagne toujours, une anecdote sur la lecture...
On entend sa passion pour la lecture qui remonte à très loin, aux nuits sans sommeil cachée sous sa couverture, ou près de la fenêtre à lire au clair de lune. Ces nuits où rien ne justifiait que l'on puisse arrêter de lire.
On entend l'aventure et le romanesque des premiers romans, à 6 ou 7 ans, où le suspens le dispute aux sensations fortes.
On entend l'histoire et son compagnon : l'envie de raconter des histoires. Les mensonges à la bibliothèque pour avoir le droit d'emprunter davantage de livres. Mais est-ce un mensonge vraiment ? Est-ce qu'on ment quand on raconte ?
Je ne peux m'empêcher en l'écoutant parler de penser aux héros et aux héroïnes de ses romans : romanesques, enfiévrés, allant au bout de leurs rêves, de leurs illusions.
Elle parle de Desnos, et je vois non le poète mais le héros de Légende d'un dormeur éveillé.
Elle parle de lecture sous le clair de lune et je vois Eliza/Violet, l'héroïne de La Femme révélée, son dernier roman, secrète et rêveuse dans le Paris jazz des années 50.
On ne ment pas quand on raconte, puisque tout est roman, tout fait histoire, et les livres que l'on lit, et ceux que l'on écrit, sont nourris du lait de nos vies.
Merci Gaëlle pour ces histoires : ce sont grâce à elles que nous restons éveillés, dans tous les sens du terme.
La Femme révélée, éditions Grasset, 2 janvier 2020, 384 pages
Légende d'un dormeur éveillé. éditions Héloïse Ormesson, 17 août 2017, 544 pages