Sur ma commode à moi...

... il y a des petits cœurs et les dessins de mes enfants. Les cahiers que je remplis pour eux, pour un jour, quand ils auront grandi, leur donner à lire leur enfance.
Il y a des carnets et des notes dans tous les sens, des cartes d'anniversaire d'avance, des roses séchées, des écouteurs et une lampe pour tamiser l'ambiance du soir.
Il y a des tas de crèmes, à la rose et à la fleur d'oranger, des ordonnances à renvoyer, des livres à lire qui s'empilent...
Ça déborde et ça n'aurait aucun intérêt à être rangé...

 

Sur ma commode, il y a ce livre que je viens de refermer, le premier roman de cette jeune femme pétillante et épicée que j'ai toujours eu tant de plaisir à écouter chanter. La commode aux tiroirs de couleurs d'Olivia Ruiz sort la semaine prochaine.
C'est un très très beau roman. Il est porté par la voix d'une femme, l'Abuela, la grand-mère qui se raconte à sa petite-fille, et à travers sa voix, c'est celle des femmes de l'exil que l'on entend.
C'est la voix des grandes amoureuses au souffle court, des coeurs grands comme les Pyrénées, de l'Espagne blessée et des larmes qu'on laisse sur la route derrière soi.

 

Ça a la tendresse rocailleuse de celles qui n'ont plus rien à perdre, et l'ivresse des matins où tout recommence...
Un conte coloré et vivant qui laisse au bord des lèvres le souvenir ému des mots d'amour inconsolable, une histoire belle et pleine de douceur, un hommage d'une grande délicatesse.