Portrait d'Olivier Liron

Cet été, j’ai rencontré un champion. La route était longue et semée de rendez-vous ratés.
Mais un soir, à Paris, en face d’un jus de tomate qu’il m’a appris à assaisonner, nous nous sommes trouvés.

On a parlé, en vrac, de théâtre, de Julien Lepers, de l’école, de chorégraphie de l’écriture, de matière autobiographique, de Louise Bourgeois, de violence, de mojito, de Némésis baroque et loufoque.
Aussi de rencontres, de poésie, de liens entre les gens, de Prévert et du poème qui dit que le désespoir est assis sur un banc, et qu’il ne faut surtout pas aller s’asseoir à côté de lui, sinon il nous fera basculer. Parce que c'est la joie qu'il nous faut choisir.

Ce champion singulier s’appelle Olivier Liron. Mercredi 6 septembre paraissait son second roman, Einstein, le sexe et moi, où il raconte avec un art du suspens et de la dramaturgie assez fous, une partie de Questions pour un super champion orchestrée par Julien Lepers himself. Emission où l’on apprend des choses comme la recette de la tartiflette, ou la spécificité de la mésange.

Mais le livre nous embarque bien plus loin que ça. Entre les différentes questions posées au candidat, le lecteur remonte le fil de l’histoire du narrateur. La violence quand on est différent. La douleur. Mais aussi les grands moments d’amour, les larmes folles pour celle que l’on voudrait embrasser, le cœur qui brûle, soi-même qu’on apprivoise.

Ecrire ce livre était une nécessité, un besoin vital de témoigner, de dire non. Le lire : une impérieuse évidence. 
Derrière une apparente légèreté parfois, se cache un cri que j’ai ressenti au plus profond de moi. Le cri de ceux qui ont vécu un jour, une heure, une minute, ce regard de mépris posé parce qu'ils n’avaient pas les bons codes.
C’est drôle à pleurer, beau comme un poème, sincère comme un ciel étoilé. Ça ne ressemble à rien d’autre et ça m’a complètement chamboulée. 

Aujourd’hui, j’ai rencontré un grand auteur.  

Einstein, le sexe et moi, Alma éditeur, 2018 - Grand Prix des Blogueurs littéraires 2019

Danse d'atomes d'or, Alma éditeur, 2016

> VOIR LE PORTRAIT du 15/04/2020